Presse

 

„Diana Damrau arrive guillerette avec le harpiste Xavier de Maistre, et manifeste la joie communicative d’être là en une simple exclamation : « Wie schön! ». Mendelssohn-Bartholdy sillonne un panorama du merveilleux. Les deux interprètes mettent les fées et créatures de la forêt à pied d’œuvre, font varier les températures des tissus musicaux, puis nous défrichent des clairières cachées sous le chuchotement des ramages. La soprano se rêve amoureuse en initiation, emplit la marmite linguistique allemande de « ch » et « sch » affriolants, à moins qu’elle ne danse les mots, ou ne croque cet univers onirique dans une myriade de représentations qui apparaissent et s’évaporent aussitôt. La ronde des sens reste alerte dans les mélodies de Rachmaninoff et La Fontaine de Bakhtchissaraï de Vlasov. Des ellipses et des traversées mélodiques, nous entrapercevons un monde d’idées, assistons à la croissance des élans, rétrécissons au pays des insectes qui font « bzzz » et « flouf », nous débattons dans un lac, ou guettons les apparences soutenues. Diana Damrau est capable de tout cela : comme un trou de ver dans l’espace, elle se place en passeuse des espaces-temps.“

Opera Online